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IMMOBILIER : LA MAISON INDIVIDUELLE, UN RÊVE QUI PREND FIN

Publié le 27 avril 2023

 

La construction de maisons individuelles connaît une période difficile. Pourtant, le pavillon reste toujours aussi populaire auprès des Français.

La crise sanitaire liée au Covid-19 a eu des répercussions sur la demande de maisons individuelles, en raison de plusieurs facteurs, tels que l’incertitude économique, la hausse des coûts de construction, la pénurie de matériaux et de main-d’œuvre.

 

Cependant, la crise actuelle de la construction de maisons individuelles est principalement due à la crise énergétique et à la hausse des prix des matériaux issus de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022. Cette situation a entraîné une augmentation significative du prix de revient de plus de 20 % en un an, rendant l’achat d’une maison moins accessible pour les acheteurs potentiels. Mais la demande des Français pour de grands logements avec des espaces extérieurs reste forte.

De plus, la hausse des taux d’intérêt proposée par les banques a touché le budget des ménages. Depuis l’été 2022, les établissements de crédit ont répercuté le resserrement de la politique monétaire de la BCE pour lutter contre l’inflation, liée à la guerre en Ukraine.

Ce ne sont donc pas seulement les taux plus élevés qui sont en cause, mais les conditions d’accès au crédit et le refus des banques de prêter.

 

Les perspectives pour le marché de la maison individuelle ne sont pas favorables. En 2022, le marché de la maison neuve a chuté brutalement du fait de la hausse des coûts des matériaux et du foncier.

Les professionnels anticipent un déclin du marché. Alors que les chiffres des dix dernières années tournaient autour des 125 000 maisons construites par an, la situation devrait davantage se dégrader en 2023 avec la hausse des coûts.

Les petites entreprises de la construction risquent d’être fragilisées dans un tel contexte. En effet, le secteur s’attend à un mouvement de concentration avec une hausse de la concurrence. La filière craint que les plus petits acteurs ne soient pas en mesure de faire face à la concurrence et soient contraints de se retirer du marché, renforçant ainsi la concentration.

 

Désormais, l’accession à la propriété d’une maison individuelle est devenue plus difficile pour les jeunes ménages en raison de la hausse des coûts de construction et des taux d’intérêt. Cette situation affecte en particulier les primo-accédants, qui représentent une partie importante du marché de la maison individuelle. Ainsi, une partie de jeunes actifs renoncent à leur rêve de devenir propriétaires. Selon les économistes Michel Mouillart et Véronique Vaillant, les ménages pauvres et modestes accèdent pour plus de 70 % d’entre eux à une maison individuelle entre 2000 et 2017. Toutefois, avec la hausse des prix des logements, de nombreux ménages modestes vont avoir du mal à investir dans une maison individuelle.

 

Pourtant, le rêve pavillonnaire existe toujours pour les Français. En effet, 8 français sur 10 préféreraient dans l’idéal vivre dans une maison individuelle. La crise sanitaire et les confinements ont renforcé cet attrait pour les pavillons.

 

La lutte contre le changement climatique remet aussi en cause l’avenir du pavillon. En France, l’objectif de « zéro artificialisation nette » des sols (ZAN) est devenu un enjeu crucial. Cette mesure vise à limiter la consommation d’espaces naturels et agricoles par les activités humaines, et notamment par l’habitat.

D’après le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement, 68 % de la consommation d’espaces est destinée à l’habitat. La maison individuelle est donc directement concernée par cette mesure.

De nombreux élus locaux ont déjà commencé à réfléchir à des alternatives à la maison individuelle pour répondre à la crise du logement. L’époque n’est donc plus au modèle pavillonnaire, mais au logement collectif et à la densification.

Certaines municipalités cherchent d’autres solutions pour construire des logements tout en préservant les terres agricoles et naturelles. C’est le cas de la mairie de Cancale, qui accorde des permis de construire pour des maisons individuelles mais sur des tous petits terrains.

Quant à la ville de Dinard, la construction se fait essentiellement par divisions de terrain. Il s’agit d’une démarche Bimby (Build in my backyard). Une méthode de densification douce qui consiste à utiliser des parcelles déjà construites pour y construire de nouveaux logements.

Mais la raréfaction des terrains constructibles risque de faire exploser les prix de l’immobilier. Ainsi, la réforme du ZAN adoptée par les sénateurs en mars 2022 prévoit un « droit à construire » pour les petites communes sur une superficie d’un hectare. Cette mesure permettrait aux petites communes de continuer à construire des logements individuels, tout en limitant l’artificialisation des sols.

 

Cependant, certains élus estiment qu’il faudrait également mettre en place un véritable plan Marshall pour aider ces communes à reconstruire les logements vacants dans les hameaux et les cœurs de village car ces initiatives nécessitent des investissements importants.

 

 

 

 

Source LE MONDE

https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/04/05/immobilier-le-pavillon-un-reve-qui-prend-fin_6168304_3234.html#xtor=AL-32280270-[mail]-[ios]

 

 

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