Les signaux d’alerte se multiplient dans le secteur immobilier. D’après le premier réseau immobilier de France, le marché connait un ralentissement important au premier trimestre, avec une chute de 25 % des compromis de vente signés par rapport à la même période l’an dernier. Selon les chiffres communiqués, la correction des prix se limite à 1% au niveau national, mais avec des baisses plus importantes dans les grandes villes.
La baisse des prix de l’immobilier est particulièrement marquée à Paris, où les prix hors immobilier de luxe ont chuté de 5 % au premier trimestre 2023. Selon le baromètre de prix Meilleurs Agents, publié en avril, le seuil des 10 000 euros/ m2 n’a pas encore été atteint dans la capitale.
Cette situation reflète les difficultés financières rencontrées par les classes moyennes, qui sont fragilisées par l’inflation, la situation économique tendue et les incertitudes liées à la réforme des retraites.
Les prix ont dégringolé dans plusieurs grandes villes comme Lyon (-7%), Bordeaux (-10%) et Lille (-12%) au premier trimestre par rapport à l’année précédente. En revanche, ils ont continué à augmenter dans d’autres villes telles que Brest (+10%), Calais (+14%), Bourges (+25%) ou encore Vichy (+34%).
La tendance est donc à la baisse dans les grandes villes et à la hausse dans certaines villes moyennes. Cette situation s’explique notamment par un pouvoir de négociation plus élevé des acheteurs. Cependant, toutes les régions sont touchées par la baisse des ventes immobilières. En effet, la baisse des transactions immobilières affecte directement l’activité des agences. Avec moins de visites de biens, les délais de vente s’allongent et les vendeurs sont désemparés.
Les contraintes liées aux crédits bloquent également le marché immobilier en compliquant l’accès à l’emprunt pour les acquéreurs potentiels. Les conditions d’accès aux crédits se durcissent et entraînent des refus de prêts pour certains emprunteurs, y compris les classes moyennes aux revenus élevés. Et ce malgré une réévaluation mensuelle du taux d’usure depuis le 1er mars.
En plus des contraintes liées aux crédits, les agences immobilières sont également impactées par les nouvelles normes thermiques, notamment celles liées à l’audit énergétique qui est désormais obligatoire pour toute vente de maison ou de bien en mono propriété avec un DPE classé F ou G. Ces exigences réglementaires complexifient le marché immobilier. Néanmoins, l’objectif à long terme est de verdir le parc immobilier.
Il est encore trop tôt dans l’année pour apporter des perspectives précises quant à l’évolution des prix sur le marché immobilier. Cependant, pour encourager le déblocage du marché, on peut espérer que le prix diminue de 6 à 10 %, afin de redonner de l’air aux acquéreurs et instaurer une dynamique positive pour les vendeurs.
Source LES ECHOS